11 octobre 2009

Parc national Torres del Paine, la guinda final*

Majestueux Machu Picchu, sublime Titicaca, grandiose Salar de Uyuni, etc, etc... Quatre mois que l'on aligne les superlatifs pour essayer de décrire les paysages traversés... Et pourtant, après tant de merveilles rencontrées depuis l'Equateur, cette dernière rando au parc national de Torres del Paine a encore des allures d'apothéose. La guinda final*. On est dans la province de la Ultima Esperanza (le nom claque, déjà), en pleine Patagonie chilienne. Steppes, forêts, les Andes encore et toujours, lacs, cascades, glaciers... Un de ces lieux où la Nature reprend ses droits, comme on dit. Mais ici, elle le fait avec violence. On se demande parfois si on est vraiment les bienvenus. Notre présence semble tolérée, pas plus... On peut se ramasser, en l'espace de quelques heures, pluies torrentielles, neige, grêle, rafales de vent à plus de 100 km/h. Prends ça dans les gencives petit, t'es plus en terrain conquis ici. Mais plus tard, toujours dans la même journée, un soleil radieux, et au détour d'un chemin, en haut d'une colline, la Pachamama sait aussi nous offrir des paysages magnifiques. Prends-toi ça aussi dans les yeux petit, tu te l'es mérité.
Un des grands moments du périple, donc, ces cinq jours de marche, agrémentés en plus par le toujours sympathique accent québécois de nos deux compagnons de rando, Marius et Emmanuelle. On les avait rencontrés à Otavalo, en Equateur, la toute première semaine du voyage, et on avait déjà passé quelques jours ensemble. On se retrouve avec plaisir quatre mois plus tard, à l'autre bout du continent, pour notre dernière semaine sur la route. La boucle est (presque) bouclée.
*Littéralement, le "piment final", notre "cerise sur le gâteau"

3 octobre 2009

Un dia perfecto - Une journée sur l'Ile de Chiloe

C'est le sourire aux lèvres qu' on sort de la tente, en découvrant l'océan en contrebas. Il est encore assez tôt. Le grondement des vagues nous aura sans doute réveillé, ou peut-être le soleil qui chauffait déjà, à travers la toile... Petit Déj' au bord de la falaise. La baie de Castro est parsemée de petites barques de pêche blanches, jaunes, rouges... A l'horizon, on apercoit la Cordillère enneigée qui se dessine, vaporeuse, en quelques coups de pinceau au-dessus de l'eau. Mais il faut démonter la tente et reprendre la route, pour atteindre Dalcahue, le prochain village. On y pose nos sacs à dos, le temps de bouffer un bout sur le port. On se régale au petit marché, super animé, qui sert poissons et fruits de mer aussi frais qu'économiques. En suivant, balade tranquille le long de la côte puis mini traversée pour rejoindre l'ile de Chancao. Là-bas, en fin d'après-midi, on se ramasse des coquillages sur la plage. On se les cuisinera le soir, devant la tente et sous les étoiles, avec un petit blanc chilien bien frais... Just a Perfect Day...

26 septembre 2009

El tiempo pasa volando

Le temps passe à toute vitesse, ces derniers jours, tandis que s'approche tout doucement la fin du périple, et oui...

On a passé encore quelques jours chez Maria et son adorable famille. Quand Nolwenn a fini ses soins dentaires et qu'elle a récupéré la forme, s'est organisé un gros barbecue pour fêter ça, avec tous les gens de la casa, les fistons de Maria, des potes à eux. Super soirée qui nous a rechargé les batteries. Ce n'était rien qu'un feu de bois, mais il nous a réchauffé le coeur... Sur ce, on a filé vers une petite ville un poil plus au nord, Vicuña, pour y passer les fêtes nationales. Les chiliens font pas semblant quand il s'agit de fêter le pays, et arrosent les trois jours de festivités comme il se doit. Le pisco coule à flot (on a d'ailleurs visité une distillerie dans la vallée de l'Elqui). Après tout ça, cap au sud pour se mettre un peu au calme dans le paisible port de pêche de Los Vilos, vraiment mignon (ah, revoir le Pacifique!). Puis c'est Valparaiso, ses maisons toutes colorées (dont celle de Pablo Neruda, superbe) au charme désuet. Et nous atteignons ensuite Santiago, la capitale, pour 2 jours d'intenses visites (passionant musée d'Histoire du Chili, très bien fait). Ça y est, le printemps est là, mais dans les terres où nous nous enfonçons maintenant, toujours plus au sud, les températures sont encores glaciales. Ça va cailler sous la tente...

16 septembre 2009

Passage au Chili - 11 Septembre

On franchit la frontière chilienne, encore à près de 4500m d'alt, en jeep. Quelques formalités administratives, c'est un peu plus long que d'habitude. Et on arrive le 11 septembre, une date importante pour les chiliens. Le 11 septembre 1973 voyait Pinochet (d'une famille d'origine bretonne, de Lamballe!) prendre le pouvoir, par un coup d'état sanglant.
Il nous faut rester quelques jours à La Serena, sur la côte, le temps que Nolwenn fasse soigner une vilaine infection à une mollaire (pas mal de péripéties à raconter là-dessus, mais tout finit bien...). Du coup, repos forcé, dans une petite pension familiale, super chaleureuse (tout le monde est aux petits soins avec Nolwenn, convalescente).

12 septembre 2009

Quand la Pachamama s'amuse...

Salar de Uyuni. La Pachamama (la Mère Terre pour les Indiens Quechuas et Aymaras) s'est amusée un peu. Lassée de faire encore et encore les mêmes choses, des mers toujours bleues, des forêts toujours vertes, elle a voulu expérimenter un peu, improviser. Freestyle. Alors ici, elle a peint les lacs en rouge, en vert, en jaune. Et là, du blanc à perte de vue. Et puis au milieu, un arbre en pierre, pourquoi pas? Oui, ici, la Pachamama s'est fait plaisir. Et on l'entend se marrer, du fond des geysers. Des paysages extra-terrestres. On a passé 4 jours et 3 nuits (glaciales) dans ces décors hallucinants. On partageait un 4x4 avec Martin, un allemand et Caroline, une montpellieraine, prof à Figeac, tous les 2 très sympas. Super expérience, encore, difficile à décrire. Restent un paquet de photos, quelques unes ici, pour avoir une idée...

6 septembre 2009

Le dernier coup de Butch Cassidy et du Kid

Quelques jours à Tupiza, un peu plus à l'est, sur les traces de Butch Cassidy et du Sundance Kid (les vrais de vrais, pas Paul et Robert). C'est ici, il y a un siècle, en novembre 1908, que les deux hors-la-loi commirent leur dernier hold-up, celui de trop. Ils tirèrent leurs dernières balles à San Vicente, un pueblo du coin. Mais on pense reprendre le flambeau et finir le voyage en bandits de grands chemins, braquer une banque ou deux entre ici et la Terre de Feu (on doit encore faire des progrés en équitation)... Les nouveaux Bonnie et Clyde, Mickey et Mallory, Marc et Sophie...
En attendant, on a fait de belles promenades ici, à pied et à cheval, dans les alentours de la ville, dans des paysages de westerns: plaines désertiques, canyons, cactus (comme d'hab, quelques photos en cliquant sur la boîte à images)... Et on part demain pour 4 jours dans le désert de sel d'Uyuni, avant de franchir la frontière chilienne (on sait pas trop ni quand ni comment, les plans ont changé, c'est un peu compliqué, mais ça ira).

3 septembre 2009

Vers le sud-ouest: Oruro, Sucre, Potosi

Ce sont trois villes de caractère et à l'histoire très riche que nous traversons cette semaine. Nous nous enfonçons vers le sud-ouest du pays, où nous resterons une quinzaine de jours avant de rejoindre la frontière chilienne. Le quart sud-ouest bolivien paraît la zone du pays où il y a le plus à voir, le plus à faire, le coin le plus intéressant. Un peu comme en France, le confit de canard en moins (et ce ne sont pas les bretons qui descendent en vacances au pays basque qui me contrediront)...
Notre première étape est Oruro, réputée la plus authentique, la plus purement bolivienne des 9 capitales de provinces de pays. 95% de la population y est indigène, de pure souche. C'est aussi une ville minière, qui a souffert ces dernières années, avec la fermeture de nombreuses exploitations. La visite du petit Musée des Mineurs est intéressante, et nous donne un avant-goût de ce que nous pourrons visiter dans quelques jours à Potosi. Nous passons aussi une demi-journée aux bains thermaux de Obrajes, à quelques km, bien relaxants.
Une nuit de bus nous conduit à Sucre, la plus belle ville de Bolivie, haut la main. C'est l'ancienne capitale du pays, où fut signée la Déclaration d'Indépendance en 1825 (sous l'impulsion de Simon Bolivar, el Libertador, et du Mariscal Sucre, premier Président de Bolivie). Ses nombreux musées, couvents, églises et maisons coloniales renferment toute l'histoire du pays. Une étape très instructive, même si on ne retiendra pas tout de l'histoire politique super chaotique: se sont succédés comme 70 présidents, certains pour quelques jours à peine de mandat, jusqu'à Evo Morales, tout premier président indigène.
Enfin, nous arrivons à Potosi, et son Cerro Rico, à plus de 4000m, le nom de sa mine d'argent (et de zinc, de plomb, d'étain). La découverte du gisement il y a plus de 400 ans a fait la richesse de la ville, qui à l'époque était aussi importante que Londres ou Paris. Puis elle a décliné très vite à partir du début du 19ème avec le ralentissement de l'exploitation. La mine a évidemment surtout fait la richesse de l'Europe. On dit ici (c'est l'image qui est toujours reprise) que tout l'argent extrait de la mine (30 000 tonnes en gros) suffirait à construire un pont de Potosi à Séville, mais qu'on pourrait aussi en construire un autre, en parallèle, avec les os des centaines de milliers de mineurs morts au travail (des indiens, mais aussi des esclaves africains emmenés par les espagnols). Aujourd'hui la mine fonctionne avec un système de coopératives mais les conditions de travail n'ont pas énormément évolué en 4 siècles. Il est possible d'accompagner les mineurs dans leur travail, pour s'en rendre compte, en échange de feuilles de coca, d'alcool (potable à 96 degrés!) qui les aident à tenir ou de bâtons de dynamite achetés avec eux sur le marché. On comprend pourquoi ils ne vivent pas vieux.
*Là-bas si j'y suis, l'émission de Mermet sur France Inter, dans le cadre d'une série d'émissions sur la Bolivie, avait consacré 2h sur les mines, l'an dernier, toujours en écoute sur leur site. Je mettrai le lien dans les anecdotes.


28 août 2009

El Choro, plein la vue

Oubliée la mésaventure de Sorata. On revient de trois belles journées sur le trek du Choro, un des plus connus de Bolivie (mais ça va, on était en tout et pour tout qu'une petite dizaine lancés sur le chemin). Le point fort de la rando, c'est la diversité des paysages traversés: de panoramas volcaniques déserts, casi lunaires, avec des glaciers tout proches (on passe à plus de 4800), à des forêts chaudes et humides à la végétation super dense (on termine le dernier jour à 1300m à peine). En plus, les quelques locaux qu'on a pu croiser (paysans, bergers ou même mineurs) étaient tous adorables. On s'est régalé.

La Paz - 3700m d'alt.

Arrivée à la capitale bolivienne, la plus haute du monde. Au premier abord, elle est bien comme tout le monde la décrit, une grande fourmilière. Petit centre historique dont on a vite fait le tour, une église, 2,3 places, quatre petits musées (le musée de la feuille de coca, intéressant), des marchés à visiter (le très touristique marché des sorcières, pour acheter les foetus de lamas qui protègent des mauvais esprits)... La Paz a son charme, mais on en fait quand même assez vite le tour. On doit quand même y rester quelques jours, en attendant que se remette une cheville endolorie. En effet, la prochaine étape est une rando de 3 jours, à quelques km d'ici.

23 août 2009

¿Peligro en Sorata?

Sorata, un mignon petit village andin à 150km au nord de La Paz, que surplombe le glacier Illampu. Ce qui nous amène ici, ce sont les nombreuses randos que l'on peut faire dans le coin. On a choisi la nôtre: la rando Chillata-Laguna Glaciar, sur 3 jours et 2 nuits. Le premier jour doit nous conduire à la laguna Chillata, où nous devons camper (bivouaque tactique comme on dit à Sazos), après 7h de marche et 1500m de dénivelé positif. Le deuxième jour, on est censé laisser la tente à Chillata et faire l'aller-retour en 6h jusqu'à la Laguna Glaciar, situé 800m au-dessus. La dernière journée nous permettra de redescendre au village de Sorata, tranquillement. Les paysages ont l'air superbes, et la balade ne présente pas de difficulté technique. Une rando à notre portée, et qui nous montera à 5000m! On est motivé.
Mais rapidement, les gens au village nous déconseillent de partir seuls. On n'a pourtant pas besoin de guide, on a nos cartes, le topo, et encore une fois le niveau est supposé facile (physique mais pas compliqué). On va quand même se renseigner au bureau des Guides locaux. Le prix est exorbitant, et on se demande toujours ce qu'ils vont nous apporter. On reste donc décidé à se lancer seul. Alors, en continuant de discuter avec les gens, on comprend que si on part seul, on risque de se faire agresser sur le chemin, de se faire voler, et ce par les guides eux-mêmes! On a du mal à y croire... Une espèce de racket montagnard. Tu me payes pour que je t'accompagne ou je te dépouille pendant la nuit... On nous rapporte des histoires de campeurs qui se font réveiller et qu'on sort de leur tente pour voler leurs affaires... On est sceptique.
On décide quand même de le tenter, d'aller voir. On pourra peut-être se joindre à un groupe de randonneurs sur le chemin, et camper avec eux. Malheureusement, on ne rencontre que des locaux, qui nous demandent insistamment ce qu'on fait ici sans guide, jusqu'à ce qu'on croise un groupe de 5 hommes, des ouvriers d'un chantier proche (ils tracent une piste), qui nous demandent de l'argent. On discute un moment (ils restent calmes) pour leur expliquer qu'on ne peut rien leur donner. Ils abandonnent enfin mais nous préviennent que de toute façon leurs collègues viendront tout nous piquer dans la nuit. Merde.
Du coup, on se dégonfle. On aurait insisté si on avait été un bon groupe, mais là... On accélère alors le pas pour boucler l'aller-retour Sorata-Chillata avant la nuit. La journée est du coup bien crevante (11h de marche, monter 1500m pour les redescendre en suivant), et on s'est trimballé tente, duvets et bouffe pour 3 jours pour que dalle, mais la rando était belle. On pouvait pas risquer de perdre encore une fois nos affaires... Mais on est déçu, le plus dur de l'ascension était fait.
C'est quand même triste de pas pouvoir marcher l'esprit tranquille en montagne. Surtout que ces randos (le chemin de l'Inca en Equateur, ou le cañon du Colca au Pérou, surtout) sont certainement les meilleurs moments du voyage. Des journées qui nous sortent du côté chaotique, bordélique (qui a aussi son charme) et souvent crado des villes et villages. Des journées pendant lesquelles on ne croise presque personne. Tous les 2, peinards. Seulement penser à: où va-t-on pouvoir camper le soir venu, quand est-ce qu'on fera la prochaine pause, quel chemin prendre, sur quelle pierre poser le pied... Et en découvrant un beau paysage, penser aux proches qui apprécieraient eux aussi le spectacle (Ah, si Jérôme était là... Ah, mon père se plairait ici...). On se lance évidemment dans des randos de notre (petit) niveau. On n'a ni la condition, ni l'expérience, ni le matos pour s'attaquer un glacier a 6000 (non Michel...). Mais on se fait plaisir sur des balades de quelques jours, avec de bons dénivelés.
Mais en fait, depuis 2 mois, on vit au quotidien comme on marche en montagne. On se demande seulement quelle sera la prochaine étape, qu'est-ce qu'on va visiter, comment y aller... Et dans les bons moments, penser aux gens qui comptent, n'oublier personne. Voyager comme ça, c'est vraiment un luxe. Même si les hôtels visités sont parfois un peu glauques, les douches rarement chaudes ou les transports inconfortables, ça reste un voyage grand luxe. Et on est conscient de la chance qu'on a.

18 août 2009

¡Bolivia! (C'est plus le Pérou...)

Un dernier saut à Arequipa (pour la troisième fois), pour notre dernier rendez-vous avec les escrocs de la compagnie Turismo Real del Sur (on va leur faire une bonne pub). Ils nous font encore poireauter une journée, nous baladent d'abord en nous racontant qu'ils n'ont pas pu réunir tout l'argent, bref... Mais ça y est, la page est tournée. Nous filons enfin à Puno, au bord du Lac Titicaca, notre dernière étape péruvienne. Là-bas, visite obligatoire (mais décevante) des îles flottantes de Uros, l'attraction touristique locale.
Le lendemain, nous restons au bord du lac mais changeons de pays pour se retrouver en Bolivie, à Copacabana, agréable petit village où nous posons nos sacs à dos quelques jours. Repos. Le Titicaca est superbe, d'un bleu intense, et gigantesque. Une mer à 3800m d'alt. Au loin, la cordillère des Andes se dresse, majestueuse. On y grimpera dans quelques jours.

10 août 2009

Les mystérieuses cités d'or

On plonge vraiment dans le monde Inca ici, à Cuzco, ancienne capitale de l'Empire. D'ici, de nombreuses visites de ruines nous attendent, en s'enfonçant dans la Vallée Sacrée, dans des paysages montagneux majestueux. Les ballades sont sympas et on découvre un tas de choses sur cette civilisation incroyable. Préférence pour les ruines d'Ollantaytambo, de Pisac (en y grimpant super tôt, on avait le site pour nous) et bien sûr le Machu Picchu, à la hauteur de nos espérances (et la jolie ascension du Wayna Picchu).
Par contre, on plonge aussi dans le tourisme de masse, que l'on avait évité jusque là (un petit peu depuis Arequipa, mais rien de comparable). A certains endroits, on se croirait à Eurodisney. Des queues interminables, des tarifs exorbitants, des allemands en tongs-chaussettes... Et on a beau marcher dès 4h du mat pour ne pas prendre le bus, prendre un chemin alternatif pour éviter le train touristique (hors de prix), planter la tente, partout c'est la procession, et le budget prend mal. On se sentait voyageur depuis presque 2 mois, on redevient simples touristes. Mais on savait tout ça, et la magie des lieux compense largement. C'était le passage obligé du voyage, et on repart avec notre petite photo-souvenir (on a racheté un appareil photo) devant les ruines. On va quand même pas se plaindre...

6 août 2009

Pour le meilleur et pour le pire...

Pas beaucoup de temps pour donner des nouvelles ces dix derniers jours. Des journées très chargées, pendant lesquelles on a vécu certains des meilleurs moments du voyage, mais aussi les pires... Mais commençons par le commencement...
DONDE LA TIERRA SE ABRE: AREQUIPA-CAÑON DEL COLCA
Depuis Ica, douze heures de bus de nuit nous mènent à Arequipa, sans doute la plus belle ville visitée jusqu'ici. L'architecture est très riche, et les montagnes tout autour sont spectaculaires -le majestueux (et menaçant) volcan Misti, notamment, qui surplombe la cité. Nous passons là deux belles journées, très denses, avec des tas de visites à droite à gauche. La plus intéressante reste celle du Monastère Santa Catalina (qui est en fait un couvent comme son nom ne l'indique pas), une ville dans la ville. Ses ruelles, fontaines, jardins et ses murs peints en jaune, bleu ou rouge vif rappellent le sud espagnol et invitent plus à la fête qu'à la prière. C'est d'ailleurs ce qui se passait ici dans les premières années, des fiestas organisées par les nonnes, avec festins et musique, avant que le clergé n'y mette le holà. Sympa, à se réconcilier avec la curaille...
Nous laissons quelques jours Aréquipa pour une rando dans le Cañon du Colca, apparemment le plus profond du monde (voir anecdotes). Après avoir roulé de nuit depuis la Ciudad Blanca (le surnom d'Arequipa), on atteint le petit village de Cabanaconde, au bord du canyon, point de départ de la rando. Le premier jour, nous descendons tout en bas du canyon, puis traversons le Rio pour remonter de l'autre côté. Comme on arrive tôt à San Juan de Chucho, où on était censé camper, on décide de pousser 2h de plus jusqu'à Tapai, un peu plus haut. Super idée. On se retrouve le soir au milieu de la fête annuelle de Tapai, avec la centaine d'habitants que compte le village, tous en habit traditionnel pour l'occasion. Les bières ont éte montées à dos de mulet (on est à 6h de marche de la première route, et pas d'héliportage ici!), l'eau de vie de maïs est faite sur place, et les trompettes, si elles ne paraissent plus toutes neuves, retentiront jusqu'à tard dans la nuit. On n'est quand même pas super à l'aise au début, on se sent un peu intrus, les deux seuls étrangers de la fête. On ne peut pas non plus acheter à boire ou à manger pour participer, car les villageois eux-mêmes apportent leurs provisions... Mais rapidement on nous tend deux pleines assiettes, avec un large sourire, et l'ambiance se réchauffe. On ne s'éclipsera quand même pas trop tard, il faut décoller tôt le lendemain. Tapai, grand souvenir. Le jour suivant nous conduit à l'Oasis de Sangalle, de nouveau au fond du Cañon, où on peut se reposer au bord des piscines naturelles. Et le dernier jour, nous démontons la tente dès 4h du mat, pour commencer l'ascension qui nous ramène à Cabanaconde de nuit. La chaleur est infernale dès 9h. Tout se passe bien et nous bouclons notre petite rando ravis, avec des paysages grandioses pleins la tête. Sur le retour, un arrêt au mirador de la Cruz del Condor, où on observe 6 ou 7 condors. Les ennuis commenceront le lendemain...
ÇA POUVAIT PAS DURER...
Premier pépin à Chivay, où nous passons une nuit en revenant du canyon, avant de repasser à Arequipa. En branchant la caméra et la clé USB dans un cyber café, étincelle, court-circuit, et tout s'éteint. Plus moyen de rallumer la caméra, la clé que j'ai achetée 4 jours avant à Arequipa ne s'ouvre plus. A-t-on perdu nos photos? Pourra-t-on réparer la caméra? Faudra-t-il la renvoyer en Espagne pour la garantie? Premiers soucis.
Le lendemain, nous repassons à Arequipa pour prendre le bus pour Cusco. Nous avons 3h entre les 2 bus. On laisse nos sacs à la compagnie de bus, et on file au centre ville pour faire changer la clé USB et acheter un peu de bouffe pour le trajet. A notre retour à la gare routière, l'entreprise n'a plus qu'un sac sur les 2. Ont disparu toutes mes fringues, la caméra (c'est la SEULE fois que je ne l'avais pas sur moi de tout le voyage, dans la journée), la tente, le duvet, les chaussures de montagne, etc...
Suivront 2 jours interminables de rendez-vous au commissariat, devant un juge (3 fois en 2 jours!), chez un notaire, à lutter contre la mauvaise foi de la compagnie de bus. On nous reproche d'abord aussi un excès de confiance, il fallait réclamer un ticket. On se défend en expliquant que sur la quinzaine de compagnies avec lequelles nous avons voyagé au Pérou, 2 nous ont donné un ticket. Comment va-t-on, nous, 2 touristes, transformer la façon de travailler des entreprises du pays? On explique également au juge qu'en voyageant dans un pays où on ne connait personne, on est obligé de faire confiance à un moment donné à des inconnus, et qu'au moment où on lui parle, rien ne nous garantit que le personnel de notre hôtel n'est pas en train de nous voler le peu qui nous reste, dans notre chambre... Et que le jour du vol, les sacs nous paraissaient plus en sécurité aux mains de la compagnie que sur nous, dans la rue, de nuit. Mais évidemment, on ne peut pas démontrer l'existence des objets perdus. On sent que le juge se met de notre côté mais il nous conseille d'arriver à un accord avec l'entreprise, car la procédure serait interminable et, encore une fois, c'est notre parole contre celle de la compagnie. L'entreprise veut bien sûr lâcher le moins possible, expliquant au juge que la fille qui nous a vendu le billet ne travaille pas vraiment pour eux, puis qu'ils ont déjà de gros problèmes financiers, que leur unique bus a eu un accident 6 mois auparavant qui a laissé 30 morts (oui, oui, on a bien choisi la compagnie). Au final, et on la fait courte, l'entreprise accepte de nous dédommager (on y perd quand même, mais on a bien failli ne rien toucher). Dernière pirouette, ils veulent signer l'accord devant le Père Alan, de la paroisse de Pachacutec, qui fait un travail formidable avec les orphelins du quartier. On répond que le père Alan est certainement un chic type mais qu'il faudrait peut-être arrêter les conneries. Finalement, un accord est signé devant notaire. L'entreprise nous paye en 2 fois, ce qui nous oblige à revenir encore une fois sur Arequipa dans une semaine.
Nous sommes maintenant à Cusco, et on essaie de tourner la page. On l'a évidemment encore amère, car on a peu à se reprocher. Il ne nous était rien arrivé jusque là, on avait fait attention (avec toutes les histoires de vol qu'on entend sur le chemin). Et là, on perd une grosse partie de nos photos, des objets auxquels on tenait, et surtout la caméra (désolé Daniel, Chantal, Joel et Françou...).
Mais le voyage continue, seulement peut-être un peu changé par rapport à ce qui était prévu. Et on relativise assez vite ses problèmes matériels dans un pays comme celui-ci, en regardant autour de soi (en entendant aussi les nouvelles de Pierrefitte, courage Céline).
On vous embrasse tous très fort. Le blog reprendra son cours assez vite.

29 juillet 2009

Huacachina (27 juillet)

Une journée à Huacachina, oasis au milieu des dunes d'Ica. Le paysage est superbe, mais l'ambiance est très touristique. On se pose un peu autour du lagon, avant de s'essayer au surf des sables. C'est notre dernier jour sur la côte péruvienne. Nous filons dès ce soir à Arequipa, pour retrouver les montagnes andines.

26 juillet 2009

Retour à la civilisation

Retour à la civilisation et au bruit des klaxons à Ica, petite ville coloniale sur la côte pacifique, que nous avons rejoint par la Sudaméricaine. On a fait une sortie en mer ce matin pour rejoindre les îles Ballestas et leur faune très riche : éléphants de mer, pingouins de Humboldt, pélicans, cormorans, etc…
Puis petit tour au musée regional d’Ica qui a une belle collection de tissus, céramiques et momies Incas et pré-incas. On a aussi pu observer comment la civilisation Paracas s’allongeait le crâne pour marquer une différence éthnique. Un dimanche très bien rempli.

23 juillet 2009

Welcome to the Jungle - Puerto Bermudez (18-23 juillet)

Pas facile d'atteindre Puerto Bermudez, l'étape amazonienne de notre périple. De Lima, au bord du Pacifique, il faut franchir les Andes (la route passe a 4900m) et continuer vers l'est jusqu'a La Merced, la capitale péruvienne du café. Ce ne sont que 320 km mais le bus tarde plus de 9h. Puis on s'enfonce progressivement dans la jungle a l'arriere d'un pick-up, pour 8h de plus, sur une piste tres mauvaise. Contents d'arriver (des bleus partout, de la poussiere plein la gueule...).
Nous sommes hébergés chez Jesus, un basque d'une soixantaine d'années (dont on nous avait parlé a Madrid) qui a monté ici une auberge. Un personnage ce Jesus, ingénieur électrique qui a un beau jour décidé de quitter sa Navarre natale, pour partir voyager en Amérique du Sud. Il a traversé le continent pendant presque 20 ans, a réalisé des documentaires pour la télé, publié des bouquins... Et il y a 10 ans, il s'est installé ici, au milieu de nulle part, dans un petit village au bord du Rio Pachitea, un affluent de l'immense Amazone. Il vit seul toute l'année, dérangé de temps en temps par les quelques clients de passage. Du coup, l'animal n'a pas un caractere facile (basque, en plus) mais se montre au final sympathique. On a pu faire des excursions avec lui, dans la foret (spectaculaire) ou sur le fleuve. Tres belle étape.
Ambiances: Embouteillage au retour de Puerto Bermudez

20 juillet 2009

Quelques jours dans la capitale (15-18 juillet)



Nous arrivons a Lima, capitale du Pérou et de loin la plus grosse ville que nous ayons traversée jusqu'ici. On trouve une auberge tres bien située, dans le centre historique. Beaucoup de visites, notamment celle du tres riche Museo de Oro et celle des terribles catacombes de l'église San Francisco. Belle promenade le long de l'ocean dans le quartier de Miraflores et enfin deux soirées tres sympas avec la famille qui m'avait accueillie il y a sept ans déja, pour mon stage.

19 juillet 2009

On passe au Pérou (10 juillet)

Deux jours de repos a Cuenca, la plus belle ville visitée dans le pays, puis on enchaine les heures de bus jusqu'a Loja, puis Macara, notre poste frontalier, beaucoup moins emprunté que celui de la cote mais réputé plus sur. Passage sans probleme, au milieu de la nuit, trois papiers a remplir, et route vers Piura. De la, trois heures de paysages désertiques nous menent a la cote, a Chiclayo ou nous passons notre premiere nuit péruvienne. Le lendemain, on file a Trujillo, pour se poser enfin quelques jours. Trujillo est une ville agréable, la troisieme du pays apres Lima et Arequipa, connue pour ses ruines Chimu de Chan Chan, une civilisation antérieure aux Incas. La visite est intéressante. De la, nous allons passer une demi-journée a Huanchaco, mignon petit port de peche, ou nous dégustons enfin un excellent ceviche, la grande spécialité de la cote (du poisson cru mariné au citron servi avec du maïs et du yuca). Ici, on peche encore sur des especes de canöes en paille, les caballitos de Totora, a l'aide de filets. Surprenant.

10 juillet 2009

Sur la route de l'Ingapirca

On revient du Camino del Inca équatorien, à ne pas confondre avec celui, péruvien, du Machu Picchu (où on sera d'ici 3 semaines). Ici, le chemin mène aux ruines d'Ingapirca, au bout de 3 jours de rando. On appréhendait un petit peu car cette fois, on a dû marcher avec tout notre équipement, qui pèse évidemment pas mal... Jusque là, on avait toujours eu un point de chute où laisser une partie des affaires et autour duquel graviter. Cette fois, ce n'était pas possible. Nous sommes partis dimanche après-midi d'Achupallas, tout petit village à côté d'Alausi, pour arriver mercredi sur le site d'Ingapirca. Tout s'est bien passé, mais il y a eu quelques passages difficiles quand même : le temps n´était pas de la partie, des marécages à traverser et quelques taureaux belliqueux dans la vallée... par contre le fait de ne croiser personne pendant 3 jours à part 2 ou 3 bergers à cheval a été vraiment excellent. On est maintenant à Cuenca d´où on va reprendre la route, en bus cette fois, pour passer la frontière péruvienne.

4 juillet 2009

Guayaquil, passage éclair

Nous passons par Guayaquil, plus grosse ville et moteur économique d'Equateur, pour repartir dans les Andes. Le centre a peu de charme et a plutôt des allures de centre commercial à ciel ouvert. L'artère principale qui concentre toute l'animation peut se résumer à: un magasin d'Hifi-Electroménager, puis un organisme de crédit, puis un fast-food, puis un autre magasin Hi-fi, et un fast-food, etc... En plus, le jour de notre passage, on a droit à un défilé militaire pour la fête locale. L'armée a le goût exquis de faire défiler des gamins de 12 ans fusil à la main. On ne va pas faire long feu ici... La musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas, comme disait Georges.
Plus intéressant, le groupe d'iguanes qui vit dans un jardin public de la ville. Animal vraiment surprenant, très tranquille et peu farouche.

2 juillet 2009

Le Pacifique, enfin!



On a quitté l´Altiplano et ses nuits froides pour enfiler nos maillots de bain et plonger dans le Pacifique (c´est pas une image, on y a vraiment plongé avec un tuba et tout!). On est à Puerto Lopez, petit port de pêche, d´où on a pu aller visiter l´Isla de la Plata, le Galapagos du pauvre et sa faune super riche : sur la photo des "piqueros" à pattes bleues (on vous laisse la traduction). En chemin, on a croisé quelques baleines, on a pas vu de saut extraordinaire mais des bouts de queues et nageoires mais c´était déjà bien impressionnant... Bref que du bonheur!

Quilotoa - 3850m d'alt


On débarque à Quilotoa, tout petit village au pied du cratère (éteint) du même nom, qui est aujourd'hui un superbe lac et le point de départ de belles randonnées. On a la chance de pouvoir loger chez l'habitant, de passer un peu de temps avec eux, de goûter leur cuisine, mais la communication est compliquée: les indigènes ne parlent pas espagnol (ils le comprennent à peine) et on ne pipe évidemment rien au Quechua, leur langue.
Mais l'étape reste excellente, avec des paysages incroyables (on risque de se répéter pas mal au cours du périple).

Cap au sud


Nous quittons Otavalo et faisons route vers le sud, en suivant l'altiplano, jusqu' à Latacunga. Mais juste avant, un petit tour au marché d'Otavalo pour faire des provisions (oui, la vidéo, c'est pas encore du haut vol, mais au moins vous sentez l'ambiance)...

26 juin 2009

Otavalo


On est parti au nord de la capitale, à Cayambe puis à Otavalo maintenant où on reste quelques jours. La ville d´Otavalo est très connue pour son marché artisanal. On passe nos premières nuits en tente. Les nuits sont fraiches à 3000m mais on a enfin trouvé comment attacher nos sacs de couchage entre eux!
D´ici on peut faire de petites ballades sympas...

22 juin 2009

Les choses sérieuses

Pour commencer à se mettre en jambes et s'extirper un peu de la pollution de la ville, une première rando aux abords du Rucu Pinchincha, volcan qui surplombe Quito à l'ouest.
Le circuit en soi ne présente pas de grosses difficultés: une boucle de 5h pour à peine 500m de dénivelé. Mais l'altitude le rend compliqué. De Quito, à 2900m d'alt, un téléphérique nous mène à 4000, au début de la rando, qui se termine à 4500m, sous le cratère (éteint) du Rucu Pichincha.
On va gagner petit à petit en condition physique (très faible après plusieurs années de rythme espagnol cañas-tapas-copas...), mais super journée en tout cas.

21 juin 2009

Quito, premiere étape

Quito, 2850m d' altitude, 1.4 millions d' habitants (difficile a croire vue l'étendue de la ville)
Petit centre historique, puis tout autour, un amas bordélique de maisons, barres d' immeubles, gratte-ciel les uns sur les autres, tout cela dans une longue et étroite vallée cernée de volcans.
Les quiteños sont vraiment tres accueillants et serviables, par contre ils nous dévisagent souvent d' un air amusé, surtout le petit poilu! C'est vrai qu' on croise tres peu d' étrangers pour le moment.

19 juin 2009

Ça commence...

Rapide petit mot pour dire que l´on est bien arrivé et installé dans une petite pension du centre de Quito, chez un adorable petit vieux, malgré un départ très mouvementé à Madrid.
La compagnie d´avion nous a annoncé une heure avant l´embarquement qu´il était impossible de rentrer en Equateur sans une preuve de sortie du territoire dans les 90 jours, chose impossible pour nous, dans notre trip sac à dos. L´agence ne nous avait évidemment rien dit, en nous vendant l´aller simple. Il a donc fallu courir dans l´aéroport, en stress, et enfin trouver un billet Quito-Bogota, que nous annulons depuis ici.
Bref, everything is under control...
A vite, besitos.