Non, non, le sport national argentin, c'est pas le football. C'est le barbecue! Et oui, avant le clasico River-Boca, les idoles Maradona ou Messi, vient leur sacro-sainte viande grillée. L'asado, comme ils disent. Et c'est du sérieux. A cette époque de l'année, l'air argentin prend un parfum de grillades, d'un bout à l'autre du pays. Il y a des barbecues absolument partout: devant chaque maison évidemment, au pied de chaque immeuble, bâtiment public (les flics, les employés municipaux font leur pause grillades vers 14h), dans tous les parcs, le long des plages, au bord des routes, etc... Des tonnes et des tonnes de barbaque qui finissent sur les braises, à chaque repas. Et quelle barbaque! La meilleure qu'on est jamais goûtée. Une viande super tendre, un délice. La garniture, c'est pas leur fort. Quatre feuilles de salade, une demi-tomate, histoire de dire qu'il y a un accompagnement, mais pas plus. L'argentin est un carnassier. Par contre, quelque chose qui ne manque jamais sur la table, c'est une bonne bouteille de rouge. Argentin, évidemment (surtout pas chilien!), et super bon lui aussi.
Le voyage nous conduit justement maintenant à Mendoza et San Juan, hauts lieux du pinard argentin. Mendoza, royaume du Malbec, produit 70% des vins du pays, et ses bouteilles les plus prestigieuses. Des bus de touristes du monde entier débarquent pour visiter ses bodegas, au travers de tours programmés par agence. A San Juan, le cépage caractéristique est le Syrah. Le tourisme vinicole y est bien moins développé. C'est ici qu'on choisit de faire notre "route des vins", dans des petites caves tranquilles, accueillis par les producteurs eux-mêmes. On fait ça à vélo, en plein cagnard, à 40 degrés -une idée brillante-, de dégustation en dégustation. Dure journée...
On fait aussi un petit crochet par Uspallata, en se rapprochant de la Cordillère et de la frontière chilienne, pour voir le Puente del Inca, apercevoir l'Aconcagua (le toît des Amériques, qui culmine à 6960m), visiter l'émouvant cimetière Andino (où seuls reposent les alpinistes qui ont perdu la vie dans l'ascension de l'Aconcagua, plus d'une centaine depuis 1929) et faire quelques balades. On essuie aussi nos premiers gros orages sous la tente depuis le début du périple. L'armature de la tente qui avait déjà souffert avec les rafales de vent patagonien a d'ailleurs fini par casser. On a rafistolé ça rapido pour le moment, mais il va falloir s'en occuper plus sérieusement... Les petits pépins de la poudre d'escampette...