31 janvier 2010

Dans les vignes argentines

Non, non, le sport national argentin, c'est pas le football. C'est le barbecue! Et oui, avant le clasico River-Boca, les idoles Maradona ou Messi, vient leur sacro-sainte viande grillée. L'asado, comme ils disent. Et c'est du sérieux. A cette époque de l'année, l'air argentin prend un parfum de grillades, d'un bout à l'autre du pays. Il y a des barbecues absolument partout: devant chaque maison évidemment, au pied de chaque immeuble, bâtiment public (les flics, les employés municipaux font leur pause grillades vers 14h), dans tous les parcs, le long des plages, au bord des routes, etc... Des tonnes et des tonnes de barbaque qui finissent sur les braises, à chaque repas. Et quelle barbaque! La meilleure qu'on est jamais goûtée. Une viande super tendre, un délice. La garniture, c'est pas leur fort. Quatre feuilles de salade, une demi-tomate, histoire de dire qu'il y a un accompagnement, mais pas plus. L'argentin est un carnassier. Par contre, quelque chose qui ne manque jamais sur la table, c'est une bonne bouteille de rouge. Argentin, évidemment (surtout pas chilien!), et super bon lui aussi.

Le voyage nous conduit justement maintenant à Mendoza et San Juan, hauts lieux du pinard argentin. Mendoza, royaume du Malbec, produit 70% des vins du pays, et ses bouteilles les plus prestigieuses. Des bus de touristes du monde entier débarquent pour visiter ses bodegas, au travers de tours programmés par agence. A San Juan, le cépage caractéristique est le Syrah. Le tourisme vinicole y est bien moins développé. C'est ici qu'on choisit de faire notre "route des vins", dans des petites caves tranquilles, accueillis par les producteurs eux-mêmes. On fait ça à vélo, en plein cagnard, à 40 degrés -une idée brillante-, de dégustation en dégustation. Dure journée...

On fait aussi un petit crochet par Uspallata, en se rapprochant de la Cordillère et de la frontière chilienne, pour voir le Puente del Inca, apercevoir l'Aconcagua (le toît des Amériques, qui culmine à 6960m), visiter l'émouvant cimetière Andino (où seuls reposent les alpinistes qui ont perdu la vie dans l'ascension de l'Aconcagua, plus d'une centaine depuis 1929) et faire quelques balades. On essuie aussi nos premiers gros orages sous la tente depuis le début du périple. L'armature de la tente qui avait déjà souffert avec les rafales de vent patagonien a d'ailleurs fini par casser. On a rafistolé ça rapido pour le moment, mais il va falloir s'en occuper plus sérieusement... Les petits pépins de la poudre d'escampette...

25 janvier 2010

Perdidos en la Pampa

De village en village, sous un soleil de plomb. On voulait de la chaleur, on est servi. On progresse petit à petit dans l'intérieur du pays, dans la province de la Pampa, entre autobus, stop et marche. Des rencontres toujours sympas, comme Juan, un vieil apiculteur hippie, qui nous dresse l'historique des vagues d'immigrants qui ont peuplé le coin, ou Mika, justement fils d'immigrés russes, ouvrier, plutôt content du gouvernement Kirchner (c'est le premier qui nous le dit!), ou encore Sebastian qui nous conduit jusqu'à la capitale Santa Rosa et que nous invitons à bouffer au camping le soir suivant. Il vient avec sa femme, bien sapé (il sort du boulot), et se retrouve à picorer dans notre frisbee en partageant sa fourchette (et oui, on n'a pas de couverts pour 4)! A la bonne franquette.
On se dirige maintenant vers Mendoza, la capitale argentine du pinard (excellent). De là-bas on essaiera de faire un saut vers la cordillère toute proche. Voir les Andes une derniere fois...

19 janvier 2010

On the road again, again...

Ah, quel plaisir de reprendre la route, le sac sur l'épaule, et de planter la tente, dès que le coin nous plait! Et puis, on quitte le froid d'Ushuaia pour enfin profiter de l'été argentin. La température monte tres vite à mesure que l'on progresse vers le Nord. Nous remontons la côte petit à petit, en suivant la RN3. Les distances sont énormes. Entre deux villes, 300, 400, 500 km sans rien croiser, les grandes plaines désertiques de la Patagonie à perte de vue...
On a repéré un petit port de pêche de 1000 habitants, Camarones, pour se poser quelques jours. L'accès n'est pas facile: depuis Comodoro Rivadavia, la ville la plus proche à 250km (entre les 2, que dalle!) sort un bus tous les 3 jours. Mais on se fait emmener par une gentille retraitée qui monte rendre visite à sa fille, à Buenos Aires (depuis chez elle, plus de 3000km qu'elle fait en voiture, toute seule, à 70 balets!). Le patelin est mignon, et très tranquille. On passe 2 nuits au camping municipal, tenu par un vieux pecheur qui a un faux air de Raimu (avec la même tchatche pagnolesque). Puis on file vers la réserve Cabo dos Bahias, séparée du village par une trentaine de km de plages, criques vraiment belles. On fait une nuit de camping sauvage au bord de l'eau, et on rentre dans la réserve très tôt le lendemain matin, pour surprendre au réveil la cinquantaine de milliers de pingouins qui viennent nicher ici chaque année. Grand spectacle. On croise aussi des guanacos (cousins du lama), des lièvres (très grands ici), des autruches, flamands roses, des tatous (bizarre!), des centaines d'oiseaux...
On discute avec un jeune biologiste qui bosse dans le parc. On lui raconte un peu notre voyage. Quand on lui dit qu'on vient de France, il nous apprend que le propriétaire de toutes ces terres, de la pointe jusqu'aux abords du village (c'est immense) est francais lui aussi: un artiste, un certain Florenzo Pañi... Et oui, on a campé (en douce) chez Florent Pagny! Bon, il chantait bien "Bienvenue chez moi", non?

16 janvier 2010

Tremble Argentine, la Poudre d'escampette est de retour!!!

Résumé des épisodes précédents:
Nos deux héros ont atteint le bout du monde: Ushuaia, en Terre de Feu, la ville la plus australe de la planète. Là, ils ont posé leurs sacs pendant presque trois mois, le temps de recharger les batteries et de goûter un peu au rude quotidien patagonien. Des petits boulots au départ (service, traduction de guide...) puis Sylvain et Nolwenn frappent à la bonne porte: l'hôtel Campanilla, tenu par Francisco et Mercedes, un couple catalan, est justement à la recherche d'un grand gaillard, parfaitement trilingue, pour veiller sur l'établissement la nuit, et d'une professionnelle du ménage, exagérément maniaque, pour faire les chambres. Perfecto!
Bonne expérience, ces trois mois à Ushuaia, des rencontres sympas, et surtout des paysages impressionants. La Patagonie est vraiment superbe.
Mais le temps est venu maintenant de refaire nos sacs, de reprendre l'aventure! A nous l'Argentine! C'est parti pour quelques semaines de plus... La Poudre est de retour, qu'on se le dise!