3 septembre 2009

Vers le sud-ouest: Oruro, Sucre, Potosi

Ce sont trois villes de caractère et à l'histoire très riche que nous traversons cette semaine. Nous nous enfonçons vers le sud-ouest du pays, où nous resterons une quinzaine de jours avant de rejoindre la frontière chilienne. Le quart sud-ouest bolivien paraît la zone du pays où il y a le plus à voir, le plus à faire, le coin le plus intéressant. Un peu comme en France, le confit de canard en moins (et ce ne sont pas les bretons qui descendent en vacances au pays basque qui me contrediront)...
Notre première étape est Oruro, réputée la plus authentique, la plus purement bolivienne des 9 capitales de provinces de pays. 95% de la population y est indigène, de pure souche. C'est aussi une ville minière, qui a souffert ces dernières années, avec la fermeture de nombreuses exploitations. La visite du petit Musée des Mineurs est intéressante, et nous donne un avant-goût de ce que nous pourrons visiter dans quelques jours à Potosi. Nous passons aussi une demi-journée aux bains thermaux de Obrajes, à quelques km, bien relaxants.
Une nuit de bus nous conduit à Sucre, la plus belle ville de Bolivie, haut la main. C'est l'ancienne capitale du pays, où fut signée la Déclaration d'Indépendance en 1825 (sous l'impulsion de Simon Bolivar, el Libertador, et du Mariscal Sucre, premier Président de Bolivie). Ses nombreux musées, couvents, églises et maisons coloniales renferment toute l'histoire du pays. Une étape très instructive, même si on ne retiendra pas tout de l'histoire politique super chaotique: se sont succédés comme 70 présidents, certains pour quelques jours à peine de mandat, jusqu'à Evo Morales, tout premier président indigène.
Enfin, nous arrivons à Potosi, et son Cerro Rico, à plus de 4000m, le nom de sa mine d'argent (et de zinc, de plomb, d'étain). La découverte du gisement il y a plus de 400 ans a fait la richesse de la ville, qui à l'époque était aussi importante que Londres ou Paris. Puis elle a décliné très vite à partir du début du 19ème avec le ralentissement de l'exploitation. La mine a évidemment surtout fait la richesse de l'Europe. On dit ici (c'est l'image qui est toujours reprise) que tout l'argent extrait de la mine (30 000 tonnes en gros) suffirait à construire un pont de Potosi à Séville, mais qu'on pourrait aussi en construire un autre, en parallèle, avec les os des centaines de milliers de mineurs morts au travail (des indiens, mais aussi des esclaves africains emmenés par les espagnols). Aujourd'hui la mine fonctionne avec un système de coopératives mais les conditions de travail n'ont pas énormément évolué en 4 siècles. Il est possible d'accompagner les mineurs dans leur travail, pour s'en rendre compte, en échange de feuilles de coca, d'alcool (potable à 96 degrés!) qui les aident à tenir ou de bâtons de dynamite achetés avec eux sur le marché. On comprend pourquoi ils ne vivent pas vieux.
*Là-bas si j'y suis, l'émission de Mermet sur France Inter, dans le cadre d'une série d'émissions sur la Bolivie, avait consacré 2h sur les mines, l'an dernier, toujours en écoute sur leur site. Je mettrai le lien dans les anecdotes.


3 commentaires:

  1. toujours de belles photos et une belle leçon d'histoire sur la Bolivie, les paysages sont magnifiques, encore quelques sommets de plus dans vos gambettes...nous attendons toujours la suite avec impatience.

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  2. un bonjour a nos deux aventuriers!!! on se sent réellement avec vous! l'odeur, la chaleur (ou humidité), les bruits, le gout, le stress en moins! Félicitation a vous encore, ça donne vraiment envie de se faire un blog... enfin... une grosse escapade je voulais dire! MERCI!

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