23 août 2009

¿Peligro en Sorata?

Sorata, un mignon petit village andin à 150km au nord de La Paz, que surplombe le glacier Illampu. Ce qui nous amène ici, ce sont les nombreuses randos que l'on peut faire dans le coin. On a choisi la nôtre: la rando Chillata-Laguna Glaciar, sur 3 jours et 2 nuits. Le premier jour doit nous conduire à la laguna Chillata, où nous devons camper (bivouaque tactique comme on dit à Sazos), après 7h de marche et 1500m de dénivelé positif. Le deuxième jour, on est censé laisser la tente à Chillata et faire l'aller-retour en 6h jusqu'à la Laguna Glaciar, situé 800m au-dessus. La dernière journée nous permettra de redescendre au village de Sorata, tranquillement. Les paysages ont l'air superbes, et la balade ne présente pas de difficulté technique. Une rando à notre portée, et qui nous montera à 5000m! On est motivé.
Mais rapidement, les gens au village nous déconseillent de partir seuls. On n'a pourtant pas besoin de guide, on a nos cartes, le topo, et encore une fois le niveau est supposé facile (physique mais pas compliqué). On va quand même se renseigner au bureau des Guides locaux. Le prix est exorbitant, et on se demande toujours ce qu'ils vont nous apporter. On reste donc décidé à se lancer seul. Alors, en continuant de discuter avec les gens, on comprend que si on part seul, on risque de se faire agresser sur le chemin, de se faire voler, et ce par les guides eux-mêmes! On a du mal à y croire... Une espèce de racket montagnard. Tu me payes pour que je t'accompagne ou je te dépouille pendant la nuit... On nous rapporte des histoires de campeurs qui se font réveiller et qu'on sort de leur tente pour voler leurs affaires... On est sceptique.
On décide quand même de le tenter, d'aller voir. On pourra peut-être se joindre à un groupe de randonneurs sur le chemin, et camper avec eux. Malheureusement, on ne rencontre que des locaux, qui nous demandent insistamment ce qu'on fait ici sans guide, jusqu'à ce qu'on croise un groupe de 5 hommes, des ouvriers d'un chantier proche (ils tracent une piste), qui nous demandent de l'argent. On discute un moment (ils restent calmes) pour leur expliquer qu'on ne peut rien leur donner. Ils abandonnent enfin mais nous préviennent que de toute façon leurs collègues viendront tout nous piquer dans la nuit. Merde.
Du coup, on se dégonfle. On aurait insisté si on avait été un bon groupe, mais là... On accélère alors le pas pour boucler l'aller-retour Sorata-Chillata avant la nuit. La journée est du coup bien crevante (11h de marche, monter 1500m pour les redescendre en suivant), et on s'est trimballé tente, duvets et bouffe pour 3 jours pour que dalle, mais la rando était belle. On pouvait pas risquer de perdre encore une fois nos affaires... Mais on est déçu, le plus dur de l'ascension était fait.
C'est quand même triste de pas pouvoir marcher l'esprit tranquille en montagne. Surtout que ces randos (le chemin de l'Inca en Equateur, ou le cañon du Colca au Pérou, surtout) sont certainement les meilleurs moments du voyage. Des journées qui nous sortent du côté chaotique, bordélique (qui a aussi son charme) et souvent crado des villes et villages. Des journées pendant lesquelles on ne croise presque personne. Tous les 2, peinards. Seulement penser à: où va-t-on pouvoir camper le soir venu, quand est-ce qu'on fera la prochaine pause, quel chemin prendre, sur quelle pierre poser le pied... Et en découvrant un beau paysage, penser aux proches qui apprécieraient eux aussi le spectacle (Ah, si Jérôme était là... Ah, mon père se plairait ici...). On se lance évidemment dans des randos de notre (petit) niveau. On n'a ni la condition, ni l'expérience, ni le matos pour s'attaquer un glacier a 6000 (non Michel...). Mais on se fait plaisir sur des balades de quelques jours, avec de bons dénivelés.
Mais en fait, depuis 2 mois, on vit au quotidien comme on marche en montagne. On se demande seulement quelle sera la prochaine étape, qu'est-ce qu'on va visiter, comment y aller... Et dans les bons moments, penser aux gens qui comptent, n'oublier personne. Voyager comme ça, c'est vraiment un luxe. Même si les hôtels visités sont parfois un peu glauques, les douches rarement chaudes ou les transports inconfortables, ça reste un voyage grand luxe. Et on est conscient de la chance qu'on a.

5 commentaires:

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  3. Toujours aussi sympa de vous lire!!!

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  4. Toujours heureux de vous lire, si pour vous ce voyage est un luxe, pour nous c'est aussi un luxe de pouvoir vous suive avec de si belles photos et des commentaires certainement très fidèles, poétiques avec un brin d'humour.
    Merci pour tout cela et gros bisous
    Ici tout le monde va bien, hier soir nous avons fait la fête chez Alain frères et soeurs étaient invités

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  5. coucou a ts les 2, on suit tjrs vos aventures de pres, avec gd plaisir et bcp d'envie, apparemment le beau tps est avec vous; ici tt va bien, rentrée ce matin pr juju (dur le réveil!!!) et sam est en Angola.
    GROS BISOUS à vs deux.
    vs devez avoir les mollets en béton?? et des corps d'atlhètes!!!

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